Pr Antoine Magnan : « Les maladies respiratoires vont devenir la 3ème ou la 4ème cause de mortalité en 2030 »

Lung InnOvatiOn (O2) vise à construire un pôle de recherche innovant dans le domaine des maladies pulmonaires regroupant des unités de recherche et des services de soins d’excellence en pathologies respiratoires. Pr. Antoine Magnan, porteur du cluster, nous parle de Lung O2

Lung 02 ou Lung InnOvatiOn est un cluster, c’est-à-dire que c’est une organisation qui réunit un certain nombre d’acteurs et de partenaires qui travaillent sur les maladies respiratoires et qui n’ont jamais encore travaillés ensemble alors qu’ils sont plus ou moins sur le site nantais. Et donc c’est l’occasion de les réunir pour créer des nouvelles idées et créer des nouveaux projets de recherche. 

Donc l’idée de créer un cluster autour des maladies respiratoires c’est parce que les maladies respiratoires sont très fréquentes et insuffisamment visibles et avec des efforts de recherche qui sont insuffisants. Pourtant la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) va être la 3ème ou la 4ème cause de mortalité en 2030. Et il faut que absolument que l’on multiplie les efforts de recherche et que l’on augmente la visibilité des pathologies respiratoires. Les principales pathologies respiratoires auxquelles on s’intéresse correspondent à nos forces sur le site nantais ; l’asthme, la transplantation pulmonaire, le cancer du poumon, la mucoviscidose, les infections respiratoires en milieu de réanimation.

Pr Antoine Magnan, président de la commission médicale d’établissement (CME) asthme et allergies

Comment se traduit le travail entre chercheurs ? 

Alors on a défini un certain nombre de work packages qui vont chacun avoir leur thématique. Le premier est de réunir les chercheurs qui sont dans des laboratoires différents autour d’un même objet de recherche en échangeant par exemple leurs modèles animaux. Deuxième façon de travailler, deuxième work package, c’est travailler sur comment développer la recherche en maladies respiratoires sur le territoire. Autre work package, l’environnement et comment l’environnement agit sur la santé respiratoire. Il y a aussi un volet enseignement avec une école d’été qui va se dérouler le 2 et 3 juillet 2020 pour sa première édition et des congrès internationaux pour s’ouvrir à l’international.

Que vous apporte la labellisation NExT ?

La labellisation NExT est une occasion exceptionnelle parce que déjà cela nous a permis en ayant cette candidature de nous réunir, de nous rendre compte que nous avions des choses à partager et de développer ce projet. Aujourd’hui nous sommes capables, sous la bannière de NExT, de le développer. Nous avons pu obtenir des financements qui vous nous permettre de construire des projets de recherche communs et en particulier une subvention exceptionnelle de l’institut de recherche en santé respiratoire des pays de la loire (1,5 millions d’€) qui va financer l’essentiel des work packages.

Un mot au regard de l’actualité actuelle ?

L’importance des maladies respiratoires est particulièrement illustré en ce moment avec l’épidémie de coronavirus dont les manifestations cliniques sont essentiellement des manifestations respiratoires et les malades qui sont hospitalisés en réanimation sont porteurs de maladies respiratoires graves. Ça montre bien l’importance de développer la recherche dans ce domaine.


L’interview en vidéo