Première mondiale : Des chercheurs nantais contribuent à la mise au point d’un intestin humain fonctionnel reconstitué à partir de cellules souches

Des chercheurs du Cincinnati Children’s Hospital Medical Center et de l’Unité mixte de recherche « Neuropathies du système nerveux entérique et pathologies digestives » (UMR 913 – Université de Nantes – Inserm) ont réussi à recréer un intestin humain fonctionnel grâce à l’utilisation de cellules souches pluripotentes humaines. Pour réaliser cette avancée majeure, ils ont cultivé des tissus intestinaux humains avec des cellules nerveuses. Les travaux ont été publiés dans Nature Medicine.

L’intestin est un organe essentiel du corps humain. Il constitue la principale interface d’échanges avec le monde externe avec une surface équivalente à deux terrains de tennis. Au vu de son importance, il possède son propre système nerveux qui contrôle de nombreuses fonctions comme la propulsion du bol alimentaire au long du tube digestif ou la sécrétion d’hormones. Son mauvais fonctionnement déclenche des douleurs abdominales, des diarrhées, des constipations qui demandent une intervention chirurgicale.

Les chercheurs français et américains ont donc développé une approche innovante d’ingénierie tissulaire associée à l’utilisation de cellules souches pour créer un intestin humain fonctionnel. Une découverte majeure qui permettra de modéliser et étudier les troubles intestinaux dans un tissu humain tridimensionnel et fonctionnel et de tester les nouvelles thérapies sur cet intestin humain fonctionnel avant de proposer des essais cliniques chez l’Homme.

« Nos travaux marquent une étape essentielle  dans la compréhension des maladies digestives chez l’Homme où peu de modèle sont présents. Cette nouvelle technologie offre une plateforme de « screening » pour de nouvelles thérapeutiques intestinales. Il s’agit encore des prémices de cette technologie mais une perspective de médecine régénérative et personnalisée est envisageable, notamment en vue de la transplantation d’un intestin spécifique à chaque patient »? explique Maxime Mahé, chargé de recherche Inserm à l’Unité mixte de recherche « Neuropathies du système nerveux entérique et pathologies digestives » (UMR 913 – Université de Nantes – Inserm)

[Texte partiellement repris d’une contribution de l’Inserm]