Le diabète de type 1 touche 200 000 personnes en France. Pour les soulager, la recherche s’oriente vers le pancréas artificiel, une solution qui simplifierait leur quotidien et la prise de leur traitement. Des chercheurs de Centrale Nantes travaillent depuis quelques années avec le CHU sur le sujet et défendent aujourd’hui une version nantaise de pancréas artificiel, axée sur la simplicité d’utilisation pour les patients et pour les médecins.
LE DIABETE DE TYPE 1
Le sucre est la principale source d’énergie de l’organisme et l’insuline l’hormone qui permet aux muscles d’utiliser le sucre présent dans le sang. Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune : le pancréas ne sécrète plus d’insuline ; la glycémie – concentration de sucre dans le sang – n’est alors plus régulée.
Le traitement actuel consiste en plusieurs injections quotidiennes d’insuline aux moments des repas. Les patients sont « éduqués » à l’hôpital, où ils apprennent à estimer la quantité de glucides dans leur assiette et à évaluer leurs besoins en insuline. Cependant le traitement reste très empirique et chaque repas devient un problème d’arithmétique qui peut conduire à l’hypoglycémie (néfaste à cours terme) en cas de surdosage ou d’hyperglycémie (néfaste à long terme) en cas de sous-dosage.
Afin d’améliorer l’équilibre glycémique et plus généralement la qualité de vie des patients, l’idée est d’automatiser cette injection d’insuline (moins de stress et moins de complications à long terme) grâce à un pancréas artificiel qui consiste en une pompe à insuline pilotée à partir des mesures de glycémie. Le matériel existe : pompes à insuline et capteurs qui mesurent la glycémie en continu communiquent.
L’APPROCHE NANTAISE
Les chercheurs de l’IRCCyN ne sont certes pas les seuls à travailler dessus, mais ils défendent une approche originale qui mise sur la simplicité en s’orientant vers une solution « métier », c’est-à-dire proche du médecin.
Directement inspirée des techniques d’éducation à l’insulinothérapie, cette solution nantaise est très compréhensible pour les médecins et les patients, contrairement à d’autres solutions plus proches des automaticiens, où les médecins n’ont d’autre choix que de leur faire confiance, sans forcément « comprendre » le système.
L’algorithme nantais est inspiré du métier car les chercheurs ont beaucoup appris des médecins et utilisent les mêmes outils. Ces derniers pourraient donc aisément conseiller les patients et régler le système pour chacun d’entre eux.
« Aujourd’hui nous avons un algorithme susceptible d’être simple et efficace. Il est essentiel, nous sommes au cœur de la solution, qui pourra être sophistiquée par la suite », souligne Claude Moog.
« Cet algorithme vient d’être testé avec succès sur le simulateur approuvé par la Food and Drug Administration comme plateforme pour les tests précliniques. Ces résultats encourageants devraient donner lieu à des essais cliniques en partenariat avec les CHU de Nantes et de Rennes. », conclut Nicolas Magdelaine.
Les essais cliniques sont donc pour bientôt, affaire à suivre !