L’Institut de Recherche en Communications et Cybernétique de Nantes élabore des robots plus intelligents

L’Institut de Recherche en Communications et Cybernétique de Nantes (IRCCyN – UMR 6597 – Université de Nantes – CNRS – Ecole des Mines de Nantes – Ecole Centrale de Nantes) travaille, dans le cadre du réseau ROBOTEX, à la conception de nouveaux robots « intelligents ». Plusieurs prototypes sont actuellement réalisés à l’IUT de Nantes.

Les robots de demain pourraient bien devenir indispensables dans notre vie quotidienne. Conduire une voiture, construire des bateaux, effectuer des tâches ménagères… Les avancées technologiques dans le domaine de la robotique ouvrent chaque jour un peu plus le champ des possibles. Le réseau national ROBOTEX, auquel l’Institut de Recherche en Communications et Cybernétique de Nantes (IRCCyN) est partie prenante, en est l’illustration. L’équipe « robotique » (avec Yannick Aoustin, Maxime Gautier et Jean-Charles Cadiou, pour l’Université de Nantes) a été la première à s’impliquer dans ce réseau sur les futurs robots « humanoïdes », travaillant à la conception d’une « main intelligente ». « On apprend, par exemple, aux robots comment prendre un objet ? Comment améliorer leur dextérité? Mais aussi à monter les escaliers… », explique Benoît Furet, professeur à l’IUT de Nantes, chercheur à l’IRCCyN et chargé de Missions Innovation et Relations Entreprises.

  • Un besoin fort du monde socio-économique

Mais le laboratoire s’est aussi impliqué sur la partie « robotique de production » qui vise des domaines d’activités socio-économiques aussi variés que l’automobile, la navale, l’aéronautique ou encore les énergies renouvelables. « Nantes et son territoire, la région des Pays de la Loire est un bassin d’activités industrielles importantes et diversifiées qui font émerger des besoins forts en terme d’innovation. » L’équipe de recherche MO2P (Modélisation et Optimisation de Process de Production) s’est donc penchée depuis plusieurs années sur des robots plus évolués répondant aux nouvelles attentes et contraintes. « Les robots utilisés actuellement sur les chaînes de production sont souvent seulement  capables de prendre et de poser un ou des objets », souligne Benoît Furet. « A Nantes, nous développons des cellules robotisées plus évoluées capable de faire autres choses que de la manipulation, des robots de production. »

  • Un compagnon nommé « Robee »

L’IRCCyN a ainsi mis en place trois plateformes expérimentales, à l’IUT de Nantes, pour fabriquer et tester en grandeur nature ces nouveaux prototypes. Une première plateforme (MORobot), lancée en 2011, a ouvert la voie en créant un nouveau modèle de cellule robotisée, plus autonome que ses prédécesseurs et plus complet. « L’idée était de passer de machines-outil classiques à un véritable robot capable d’effectuer des tâches complexes, comme percer un objet, poncer une surfaces, usiner un prototype…. A à la clé, c’est un net gain de productivité pour les entreprises ». A l’échelle plus humaine, le laboratoire a conçu un autre modèle (Robee prononcer Robi), plus petit et facilement transportable, pouvant assister l’homme dans certaines tâches particulièrement pénibles ou opérations sensibles.

  • Capable de travailler sur des pâles d’éolienne

Mais l’équipe de recherche voit encore plus grand et travaille depuis quelques mois à la conception d’un robot capable de travailler à très grande échelle (RobMobProd). « On entre aujourd’hui dans une autre dimension », souligne Benoît Furet. « L’idée est de placer un grand robot polyarticulé sur un robot rouleur autonome pour qu’il puisse couvrir entièrement la surface d’objets de grandes voire très grandes dimensions, comme des pâles d’éolienne, par exemple, qui pourront mesurées jusqu’à 100 mètres de long, des coques de bateaux… ». L’IRCCyN et l’Université de Nantes sont aussi impliqués dans l’IRT Jules Verne sur les aspects robotique de production avec le développement d’une cellule de finition de grandes pièces grâce à un robot sur rail.