Cancers de l’enfant : un biomédicament innovant à l’étude à Nantes

Le neuroblastome, l’ostéosarcome et le sarcome d’Ewing sont trois cancers rares qui surviennent principalement chez l’enfant. A Nantes, deux équipes de recherche du CRCNA (Centre de Recherche en Cancérologie Nantes Angers) et du LPRO (Laboratoire de Physiopathologie de la Résorption Osseuse et thérapie des tumeurs osseuses primitives), en lien avec le CHU de Nantes, travaillent à la mise au point d’un nouveau traitement ciblé ayant pour objectif d’augmenter le taux de guérison et de diminuer les séquelles.

 

Première cause de décès par cancer chez l’enfant (1 décès sur 6), le neuroblastome se déclare au sein du système nerveux sympathique et la moitié des patients présente une dissémination de la maladie à sa découverte. Depuis plusieurs années, le Centre de Recherche en Cancérologie Nantes Angers (CRCNA – Université de Nantes – CNRS – Inserm – Université d’Angers) a développé un premier « anticorps médicament prototype » capable de s’attaquer aux cellules de neuroblastome. « Notre nouveau mode de traitement consiste à utiliser des anticorps artificiels produits en laboratoire pour cibler de manière précise les cellules cancéreuses pour les détruire, un peu comme ferait un missile à tête chercheuse » explique Stéphane Birklé, enseignant-chercheur au Centre de Recherche en Cancérologie Nantes Angers et responsable du projet. « C’est une nouvelle famille de médicaments issue de la recherche biologique et dont les premiers sont apparus il y a quelques années seulement. Leur nombre et leur variété augmentent très rapidement et ils sont de plus en plus utilisés pour soigner les cancers de l’adulte en complément de la chimiothérapie classique ».

 

  • Une approche innovante et personnalisée

Pour l’améliorer, les chercheurs du CRCNA et du LPRO, spécialiste dans les tumeurs osseuses pédiatriques, testent donc actuellement les effets de cet anticorps dans des modèles cellulaires au laboratoire. « Nos recherches communes pourraient permettre aussi bien le traitement du neuroblastome mais également de certains cancer des os (ostéosarcome, sarcome d’Ewing) dont les cellules expriment le même antigène à leur surface », précise Françoise Rédini chercheuse au Laboratoire de Physiopathologie de la Résorption Osseuse et thérapie des tumeurs osseuses primitives (LPRO – Université de Nantes – Inserm). Des essais cliniques pourraient se mettre en place d’ici 24 mois.