ICHEM 4.0

Research and development concept. Double exposure image of scientific and medical lab instrument, microscope, test tube and glass flask for microbiology and chemistry in laboratory for medicine study.

La chimie, et plus particulièrement la chimie organique, fait face à une révolution numérique qui va profondément modifier notre façon de penser et d’effectuer les transformations chimiques. La chimie 4.0, qui a été inventée pour définir la chimie du futur, tirera massivement parti des systèmes informatiques intégrés, des algorithmes et des machines automatisées pour réinventer à la fois les laboratoires de recherche et les usines industrielles. Cependant, nous sommes encore loin d’une numérisation généralisée de la synthèse organique car, comme toute technologie de rupture, l’expertise « numérique » limitée actuellement disponible empêche le développement et la croissance rapides de la chimie 4.0. De plus, la chimie organique n’est pas aussi prédictive que d’autres sciences comme la physique, ce qui complique l’utilisation d’algorithmes prédictifs ainsi que de technologies autonomes.

 

L’un des objectifs ultimes de la chimie numérique est le développement de machines autonomes pour la synthèse de molécules avec un minimum d’interventions humaines, en particulier pour les tâches manuelles et routinières. Les machines autonomes sont par nature automatisées car elles représentent le niveau d’automatisation le plus avancé. Plutôt que de travailler en suivant une liste d’actions préprogrammées, une machine autonome suit un objectif initialement assigné par l’homme et décide indépendamment de la manière la plus efficace d’atteindre cet objectif. L’objectif de développer des technologies autonomes en chimie organique n’est pas de réduire le rôle des chimistes formés, car l’intuition, la créativité et la diversité des connaissances d’un chimiste de laboratoire expérimenté ne peuvent être dépassées par les machines, même celles intégrant l’intelligence artificielle. Avec des machines autonomes, les chimistes seront libérés de la corvée des tâches routinières et répétitives qui n’impliquent pas d’efforts cognitifs humains importants.

 

Les réacteurs à flux sont particulièrement bien adaptés pour diffuser les technologies numériques en chimie organique car ils offrent une sécurité accrue, un meilleur contrôle des réactions, une surveillance « à la volée » et une automatisation plus facile par rapport aux réacteurs discontinus traditionnels. De plus, d’un point de vue plus fondamental, la chimie en flux offre la possibilité d’accéder à des réactivités et des transformations non couvertes car elle permet d’explorer de nouvelles fenêtres de processus et accélère également fortement la cinétique grâce à un meilleur transfert de chaleur et de masse.

Soutien financier : Piloté par NExT à travers une aide de l’Etat gérée par l’Agence Nationale de la Recherche au titre du Programme d’investissements d’Avenir (portant la référence ANR-16-IDEX-0007), le projet bénéficie d’un soutien financier de la Région Pays de la Loire.

    

 

 

La mission de 3 ans d’iChem4.0 vise à développer une plate-forme de flux entièrement intégrée conçue pour fonctionner de manière autonome de la découverte des réactions à l’optimisation pour la mise à l’échelle grâce à l’utilisation massive des technologies numériques, y compris l’intelligence artificielle. La plate-forme de flux modulaire générera des expériences de découverte à l’aide d’un algorithme intelligent prédictif et les nouvelles expériences réussies seront automatiquement optimisées dans le système en boucle fermée pour une mise à l’échelle supplémentaire.

 

Pour atteindre des objectifs aussi ambitieux, nous développerons la première plateforme de flux au monde intégrant une analyse RMN en ligne permettant une détermination structurelle autonome et un retour en temps réel de la sortie de la réaction pour sélectionner de nouvelles entrées, y compris de nouvelles conditions de processus. La plateforme de flux permettra d’explorer de nouvelles transformations en chimie organique basées sur l’intuition initiale et la théorisation des chimistes de laboratoire. Pour assurer la convivialité par les chimistes et l’universalité, nous développerons également un logiciel de contrôle de processus avec une interface utilisateur graphique (GUI) écrite en MATLAB.

 

iChem4.0 établira de nouvelles normes pour la synthèse chimique qui redéfiniront le concept de laboratoire de chimie dans les environnements académiques et industriels. En fin de compte, les découvertes d’iChem4.0 modifieront clairement la conception et le fonctionnement des installations industrielles qui devraient être miniaturisées, hautement modulaires, autonomes et connectées pour produire à la demande des molécules de grande valeur en flux.